Le gahwa
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Le gahwa

Le rituel du gahwa, ce petit café serré, que l’on boit en fin de repas est incontournable de la vie des Qataris.

Il accompagne aussi à merveille les douceurs pâtissières avec son petit gout un peu âpre et sa chaleur. Les pays du Moyen-Orient n’ont pas leur pareil pour le concocter, chacun à leur manière, agrémentée de quelques épices ou aromes qui en font sa particularité.

Au Qatar, il est aussi un symbole de convivialité, et personne ne peut vraiment le refuser sans offenser le maître de maison. Préparé depuis des siècles dans la plus pure tradition ce fut l’Empire ottoman qui l’apporta ici du temps de la conquête. Une influence culturelle et culinaire qui toucha tous les pays alentours et poussa jusque dans le Caucase et l’Ukraine.

Mais ici la légende raconte qu’un berger étonné de la vigueur de ses brebis les suivit dans leurs escapades et découvrit qu’elles grignotaient les baies d’un petit arbre, qu’il décida de cueillir pour les broyer et les faire bouillir. En consommant régulièrement ce breuvage, il devint à son tour le plus résistant des bergers de la Péninsule, et perpétra ainsi le rituel du Gahwa, afin qu’il en soit de même pour ses semblables.

Il est préparé traditionnellement à même le sol, sur des braises, dans un pot en fer blanc ou en cuivre, muni d’un long manche pour pouvoir le retirer du feu. Le café moulu est introduit directement dans l’eau bouillante et non pas filtré ni passé comme à l’occidentale.

Au Qatar, l’on rajoute le plus souvent de la cardamome en grains au café moulu, écrasée, elle diffuse son arôme assez fumé et rustique qui se libère au contact de la chaleur. Une fois que la préparation bout, elle est sortie du feu pour être mélangée, puis remise dessus et ainsi de suite trois fois.

Une fois jugée prête, elle est servie dans des tasses sans queue, les fanjins, et le rituel peut démarrer. Tout d’abord c’est généralement le plus jeune fils de la maison qui est chargé de présenter le café aux hôtes. Il le fait en commençant par l’invité le plus illustre. Tenant la « cafetière » de la main gauche et la tasse de la droite, il y verse le liquide brulant qu’il tend aux convives.

Le gahwa

Lorsque ceux-ci ont fini de le boire, ils en redemandent en faisant le simple geste de tendre le bras, à moins qu’ils ne secouent leur tasse de droite à gauche, ce qui signifie qu’ils n’en reprendront pas.

Ce café est délicieux et original.

Le marc de café se dépose en fond de tasse et ne vient en rien altérer la saveur du liquide. Il est généralement de couleur assez claire selon son dosage, et compte tenu de la quantité ingurgitée en une journée, il est préférable de le consommer plutôt léger.

Le visiteur s’en verra servir à peu près partout en guise de bienvenue, y compris dans les souks où il marchandera quelques épices ou tapis. Le Gawha permet de prendre le temps, de faire une pose, de respirer les effluves des contes des mille et une nuits qui circulent ici, de plonger dans l’identité même du Qatar, si moderne et tellement attaché à ses coutumes ancestrales.

Une pose contrastée et revigorante, qui permet aussi de digérer le repas consistant et savoureux qui a souvent précédé.

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